Handicap et ostéopathie

L’ostéopathie n’est malheureusement que rarement intégrée au parcours de soins des personnes atteintes de handicap. Il peut pourtant avoir une action pertinente au côté du reste de l’équipe médicale traditionnelle et rééducative  (kiné, orthophoniste, psychomotriciens…). 

Une multitude d’affections peuvent être englobées par le terme de « handicap ». L’ostéopathie étant une thérapie holistique visant à prendre en charge chaque individu dans sa globalité et en s’adaptant à ses spécificités, elle s’adresse tout aussi bien aux patients souffrant de déficience physique qu’intellectuelle.

Pas besoin de le dire, l’ostéopathe n’aura pas pour objectif de soigner le handicap et n’aura aucune action sur celui-ci. Il peut cependant améliorer grandement le confort de vie des personnes concernant en ciblant les troubles fonctionnels. 

Comme n’importe qui, les personnes en situation de handicap sont sujettes aux douleurs dites « fonctionnelles », c’est-à-dire issues d’un dysfonctionnement d’un organe ou d’une structure anatomique sans pour autant qu’il y ait de lésion physique. 

Ce type de symptômes peuvent être exacerbés voir causés par un handicap : 

• Atteintes structurelles ou organiques : dans certaines pathologies, il arrive que des zones du corps peuvent être sujettes à des tensions directes ou à distance résultant de l’altération de la structure et/ou de la fonction de certains organes.
• Déformations physiques : l’augmentation des contraintes physiques sur certaines zones corporelles parfois associés au handicap peuvent être source de troubles musculosquelettiques par exemple
• Lorsque le handicap résulte d’un traumatisme comme un accident physique, il peut évidemment causer des blocages et douleurs qui perdurent dans le temps. 

Sans pouvoir avoir d’action sur l’origine de la pathologie, l’ostéopathie reste une thérapie de choix pour libérer les tensions présentes, éviter l’installation d’autres tensions, et ainsi soulager de nombreux maux. En plus de cela, la douleur ou même la simple gêne pouvant être difficile à exprimer pour certaines personnes, la durée de la consultation d’ostéopathie et l’exclusivité accordée à chaque patient sont propices à la bonne compréhension et aux bons échanges pour une prise en charge « sur mesure ». 

Les structures liées au mouvement (muscles, système nerveux…) altérées dans les handicaps moteurs provoquent un manque de mobilité de certaines structures par perte de souplesse des tissus. Grâce des techniques douces et indolores, l’ostéopathe va pouvoir redonner leur souplesse et leur élasticité aux tissus, et apporter un confort et un meilleur bien-être au quotidien au patient. 

Ce sont aussi les nombreuses conséquences du handicap, telles que les troubles respiratoires, les troubles digestifs, qui peuvent être travaillés en plus du cadre musculosquelettique qui les entoure. 

Dans le cas des handicaps mentaux, certaines fonctions peuvent être moins développées ou au contraire sursollicitées. Plus ou moins marqués, il arrive tout de même que ces affections soient associées à un retard d’apprentissage de la marche par exemple. Les articulations et les muscles ne sont donc pas sollicités de manière optimale, ce qui peut engendrer un inconfort voire des douleurs. 

Les troubles de l’attention, d’autisme, ou autres handicaps sont compensés par le corps qui tente de fonctionner au mieux. L’intérêt du traitement ostéopathique est d’aider le patient à évacuer les gênes et douleurs, ainsi que le stress, par un traitement non-médicamenteux, doux et adapté. Les effets secondaires des médicaments auxquels peuvent éventuellement être confrontés les patients seront également l’objet du traitement. 

En plus des tensions physiques à travailler, la quantité et la qualité de contact offerte par le déroulé d’une consultation d’ostéopathie en font un contexte très propice à la prise en charge des personnes handicapées physiquement mais aussi mentalement.