L’ostéopathie pour vos cicatrices
Les cicatrices, tout le monde en a : des petites ou grandes, plus ou moins jolies… Parfois vous n’y faites plus attention car elles ne vous gênent pas, mais il arrive qu’elles soient visibles, qu’elles tiraillent, voir provoquent des douleurs… Dans ces cas-là on peut supposer que la cicatrice en question est trop adhérente.
I. La cicatrisation
I.1. Comment ça se passe
La cicatrisation est le processus naturel du corps permettant la réparation des tissus. Qu’elles soient dues à une blessure, une brûlure, ou une opération chirurgicale, elles sont la partie visible d’une lésion réparée.
Les adhérences cicatricielles sont entraînées par le processus de cicatrisation naturelle du corps. Les tissus lésés vont passer par 3 étapes de cicatrisation avant d’être définitivement réparés :
- L’inflammation : contrairement à ce que l’on peut penser, l’inflammation n’est pas toujours délétère. Elle fait intervenir le système immunitaire pour détruire les microbes et toute autre source d’infection. C’est elle qui va permettre la formation d’un caillot de sang au niveau de la plaie pour en rapprocher les bords, qui aboutira à la croûte que l’on connaît tous
- Une fois la plaie fermée par la croûte, le tissus cicatriciel (collagène) commence à se former pour venir colmater la brèche et renforcer les tissus
- La réparation des tissus : on parle du « remodelage épidermique ». C’est-à-dire que les bords de la cicatrices sont refermés, mais que les tissus à l’intérieur comme à l’extérieur sont encore en pleine réparation
I.2. Et les adhérences, c’est quoi ?

Les tissus du corps (fascia, muscles, viscères…) sont organisés en couches qui se superposent et sont faites pour glisser les unes par rapport aux autres. Leur bon coulissement les unes sur les autres est indispensable à la bonne mobilité du corps entier.
Lors d’une opération chirurgicale par exemple, les épaisseurs de tissus vont cicatriser et se refermer spontanément, mais elles ne se réorganiseront pas aussi bien d’elles-mêmes. Les couches les plus superficielles vont se coller avec celles qui servent d’intermédiaires, et avec les plus profondes… Ces amas de tissus cicatriciels auront bel et bien refermé la plaie, ce qui reste le principal objectif de l’organisme, mais sont comparables à des nœuds qui peuvent parfois fortement gêner son bon fonctionnement.
I.3. Les conséquences des adhérences cicatricielles
Au niveau de la peau, les adhérences sont très simples à identifier car elles sont visibles en superficie. Une cicatrice trop adhérente peut entraîner différents symptômes, locaux et/ou à distance. Au niveau de la peau, les adhérences sont faciles à identifier car elles sont à la superficie du corps. La sensibilité de la peau autour de la cicatrice peut être altérée/diminuée, vous pouvez également ressentir des démangeaisons autour de cette dernière. La relation entre les symptômes plus à distances et les adhérences cicatricielles est parfois plus complexe à éclaircir, ils dépendent beaucoup de sa localisation. Ces adhérences ont donc le même effet qu’un nœud qui entraînerait des tensions entre des tissus qui devraient être mobiles les uns par rapport aux autres, qui elles-mêmes après entraineront des troubles et douleurs variés.
Les cicatrices de césarienne par exemple, viennent souvent accoler les tissus superficiels et profonds de l’abdomen et gêner leur mobilité. Afin de réduire les tensions au niveau du ventre, le corps va s’adapter en creusant la courbure lombaire. Elles peuvent donc être associées à des douleurs lombaires par exemple. Une intervention au niveau du genou est susceptible d’empêcher la récupération des amplitudes de mouvements du genou, mais aussi de déclencher des douleurs plus bas au niveau du pied ou plus haut au bassin et au bas du dos. Afin d’empêcher l’apparition de ces problèmes, les cicatrices doivent être travaillées précocement pour éviter les adhérences, et ces dernières doivent être traitées le plus rapidement possible lorsqu’elles sont déjà présentes.
II. Le travail des cicatrices en profondeur grâce à l’ostéopathie
2.1. Pourquoi consulter un ostéopathe pour soigner ses cicatrices ?

En prévention des nombreux dysfonctionnements de l’organisme pouvant résulter des adhérences cicatricielles, il est essentiel de rétablir au mieux l’organisation des tissus avant la chirurgie. L’activation de la régénération cellulaire ne faisant pas partie des compétences de l’ostéopathe, il travaillera sur les nouveaux tissus afin de les assouplir et de leur donner une mobilité optimale. Sa connaissance de l’anatomie et de la physiologie du corps humain lui permettra de travailler.
2.2. Comment l’ostéopathe va-t-il vous débarrasser des adhérences cicatricielles ?
La vision globale du corps selon l’ostéopathe va l’amener à travailler localement sur la cicatrice afin d’éviter les accolements tissulaires ou de les décoller si besoin. Les fascias du corps humains étant comparables à de grandes toiles d’araignée faite de tissu conjonctif interconnectés entre eux, il va identifier les zones manquant de mobilité, puis les traiter rétablir pour rétablir la fonction optimale de l’organisme. L’ensemble des techniques utilisées sont très douces et indolores, et passe par une palpation minutieuse à la recherche de différences de densités et/ou d’élasticité.
2.3. Le kinésio Taping pour travailler les cicatrices

Le kinésio Taping ou bandes de kinésiologie est utilisé par votre ostéopathe en complément de sa prise en charge manuel.
C'est une technique utilisée pour soutenir la peau, les muscles, les tendons et les ligaments, etc.
Les bandes de kinésio Taping qui vont être posées directement sur la peau du patient. Il va pouvoir la garder pendant 5 jours.
Le kinésio taping a pour objectif d'améliorer la circulation sanguine et la circulation lymphatique, de soulager la douleur et de favoriser la guérison des tissus. Il peut être utilisé pour traiter diverses conditions, notamment les entorses, les tendinites, les douleurs musculaires et les douleurs articulaires mais aussi pour le travail des cicatrices.
2.4. De précieux conseils pour accélérer la guérison
Peu importe votre motif de consultation, les conseils font partie intégrante de la séance d’ostéopathie pour faire perdurer les effets du travail manuel dans le temps ! Ainsi les cicatrices et éventuelles adhérences n’échappent pas à la règle. Vous pouvez par exemple :
- Masser vos cicatrices avec des techniques semblables au célèbre « palper rouler » qui évite grandement la formation d’accolements tissulaires trop importants
- Appliquer des huiles essentielles pendant vos massages, comme celle d’Hélichryse italienne par exemple
- Maintenir une bonne hydratation, autant localement sur votre peau grâce à de la crème cicatrisante, que dans l’ensemble de votre corps en buvant au moins 1,5L d’eau par jour
Dans l’idéal, il ne faut pas attendre l’installation des adhérences pour consulter votre ostéopathe, mieux vaut venir en prévention une fois la/les plaie(s) refermées. Cependant, il faut compter 12 à 18 mois à une cicatrice pour arriver à son aspect final, il est tout à fait possible de traiter des cicatrices datant de plusieurs mois auparavant !
Julie Pasquali
Ostéopathe à Versailles
Cabinet du siècle
