Le handicap et l'ostéopathie
Le saviez-vous?
Il existe, en France, 2 750 000 personnes porteuses d'un handicap, dont 361 174 enfants (contre 90 000 il y a 20 ans).

Le handicap est un sujet qui reste tabou et encore très méconnu. Pourtant, l'ostéopathie peut être très bénéfique, lorsqu'elle est adaptée à la pathologie. Pour finaliser mon diplôme d'ostéopathie, j'ai réalisé mon mémoire sur la prise en charge de jeunes adultes handicapés et polyhandicapés au sein d'une IME et d'une MAS.
L'ostéopathie au service du handicap
Nous reviendrons sur les bienfaits de l'ostéopathie d'ici peu. J'aimerais d'abord évoquer l'approche de ces pathologies. En effet, beaucoup de parents, septiques à ce que leur enfant, ce laisse toucher et qui plus est par un étranger. Le maître-mot est : le temps.
Comme tout individu non-porteur d'un handicap, se laisser toucher n'est pas chose facile. La vision du corps est souvent biaisé, créant ainsi un refus du toucher ou une forte appréhension. Alors que faire?
Dans les cas les plus difficiles, il faut d'abord créer un lien grâce à des petits exercices et beaucoup de dialogue. Au fil du temps, la confiance s'installe, le patient prend alors conscience qu'il s'agit d'un toucher bienveillant et non-médical.
Les bienfaits de l'ostéopathie face au handicap
On peut alors se demander quels sont les bénéfices de l'ostéopathie sur des pathologies parfois très lourdes. Et bien, il sont très nombreux.
Tout d'abord, comme cité plus haut, on travaille un rapport au corps indispensable, qui permet de faire découvrir des sensations, mais également une notion du corps différente.
Dans un second temps, nous pourrons avoir un net impact sur la qualité de la digestion (même sur les patients porteurs d'une gastrostomie), du sommeil, mais surtout sur l'anxiété.
Il est évident qu'avec l'interaction de certains médicaments, notamment pour le transit, certaines améliorations sont moins visibles. Cependant, on peut tout de même être témoin d'amélioration sur ce volet là.
L'anxiété et le handicap
Chez de nombreux enfants et jeunes adultes porteurs d'un handicap, l'anxiété développe des troubles du comportement. Grâce à un panel de techniques douces et adaptées au patient, l'ostéopathie a fait ses preuves sur la gestion et la diminution de l'anxiété. Attention, il ne s'agit pas d'un remède miracle. L'ostéopathe va dans un premier temps, rééquilibrer le corps, afin que ce dernier retrouve une aisance naturelle. Puis, il pourra travailler des zones connues pour être des centres émotionnels: le diaphragme, le crâne, le bassin etc.
Le travail ostéopathique permettra également une amélioration de la posture et des cicatrices.
En ce qui concerne l'aspect spastique de certains patients, l'ostéopathie n'a pas d'effet direct sur la question, néanmoins, la détente des articulations et des muscles favorise la détente de ces derniers permettant un léger relâchement sur ces zones complètement rétractées, malheureusement, ce relâchement est souvent de très courte durée.
Les petits patients s'attachent très vite à leur praticien et à la routine instaurée entre eux. Il est primordial de ne pas changer de thérapeute trop régulièrement au risque de déstabiliser le patient et de récréer une certaine anxiété. Le travail devra alors être recommencé à zéro.

La présence d'un ostéopathe au sein d'une structure spécialisée
Encore trop peu d'ostéopathes sont intégrés dans les structures spécialisées. Cependant, lorsque c'est le cas, le travail pluridisciplinaire avec les autres membres entourant les patients (kiné, ergothérapeute, orthophoniste, psychologue, psychomotricienne, infirmière) a un impact très positif. Permettant ainsi un travail plus productif et complètement personnalisé.

L'ostéopathie et le handicap en cabinet
Biensûr, il existe une diversité de handicap incroyable, dans cet article, je me suis davantage penchées sur les enfants et jeunes adultes porteurs d'un handicap touchant les fonctions motrices et cérébrales. Au sein du cabinet, le patient y aura sa place comme n'importe quel autre patient. Il faudra parfois adapter le temps de la séance aux besoins et aux possibilités du patient. J'ai suivi pendant des années, un petit garçon polyhandicapé souffrant d'une scoliose très grave. Au fil des séances et avec un suivi pluridisciplinaire, nous avons pu mettre en évidence, que grâce au travail sur le bassin, ce petit garçon a eu une réelle amélioration au niveau de l'inclinaison du bassin (initialement causé par une grave scoliose) et donc une amélioration de la posture.