Les blessures musculaires

23 Fév 2023 Julie Pasquali - Ostéopathe Sport

Lorsque l’on pratique une activité sportive, il est important d’avoir quelques notions sur les différents accidents musculaires ainsi que leur prévention et leur traitement. Très fréquents dans ce domaine, ils représentent 10 à 55% des traumatismes du sport.

Ils touchent majoritairement les membres inférieurs : 

  • Ischiosjambiers (37%),
  • Adducteurs (23%)
  • Quadriceps (19%)
  • Mollet (13%)

Les causes sont souvent un effort trop intense et/ou prolongé, un étirement involontaire des fibres musculaires, ou encore un coup direct sur le muscle. 

Pour bien comprendre les différentes lésions possibles et la conduite à adopter face à chacune, il est indispensable de visualiser comment est fait un muscle et de quelle manière il fonctionne. 

PRESENTATION RAPIDE de la structure musculaire 

Les muscles sont constitués de différentes parties : 

  • Un corps musculaire, dit charnu : c’est la partie centrale, composée de fibres élastiques qui se contractent lorsque vous utilisez votre muscle
  • Des tendons : les extrémités du muscle, peu élastiques, qui permettent l’insertion du muscle sur les os. (Certains muscles s’insèrent sur l’os sans tendon).

Les différentes blessures musculaires

Les blessures musculaires sont divisibles en deux grandes catégories : 

  • Celles avec une lésion de la structure du muscle (généralement les fibres du corps charnu)
  • Celles n’impliquant aucune lésion

Les blessures musculaires SANS LESIONS DES FIBRES

Les courbatures

Vous avez sûrement déjà eu des courbatures, mais savez-vous à quoi elles sont dues ? 

Les courbatures, aussi appelées DOMS (Delayed Onset Muscle Soreness), sont, comme leur nom l’indique, des douleurs musculaires d’apparition retardée. Elles apparaissent généralement 12 à 24h après l’effort et peuvent évoluer sur une durée de quelques jours à une semaine. 

Cette douleur que vous ressentez, surtout après un effort inhabituel, est due aux microlésions musculaires entraînées par ce dernier. C’est le processus inflammatoire qui accompagne leur cicatrisation qui est à l’origine de cette douleur diffuse faisant son apparition progressivement. 

Les crampes

On ne peut pas dire que les crampes soient une blessure à proprement parler, on les considère plutôt comme un dysfonctionnement musculaire temporaire se résolvant spontanément en quelques minutes. Une crampe est en fait une contraction musculaire involontaire et passagère, extrêmement intense. 

Pouvant survenir au repos, dans le sommeil ou encore pendant l’activité sportive, les origines des crampes sont variables selon le moment auquel elle apparaît. 

Les recherches actuelles n’ont pas permis d’identifier clairement leurs mécanismes d’apparition, mais plusieurs hypothèses ont été émises : 

  • Insuffisance des apports en oxygène ou en électrolytes sanguins
  • Accumulation de toxines liées à l’effort
  • Travail très intense et/ou prolongé
  • Refroidissement 
  • Déshydratation ou épuisement musculaire
  • Dysfonctionnement du système nerveux

Elle se manifeste par une douleur subite et très intense, pendant ou après l’effort, décrite comme une sensation de broiement au niveau du muscle/groupe musculaire touché. La contraction est facilement palpable au toucher et parfois même visible. Pour la soulager de manière quasi-instantanée, le plus efficace est de venir étirer massivement le muscle concerné. 

Les contractures

Tout comme les crampes, les contractures sont des contractions musculaires involontaires. On les différencie toutefois sur quelques points : les contractures n’entraînent pas de raccourcissement musculaire, elles sont moins intenses que les crampes mais durent plus longtemps. 

Elles résultent souvent d’un surmenage lors d’un effort, ou d’un mécanisme de protection et/ou de compensation après un traumatisme. 

Les symptômes des contractures sont sensiblement proches de ceux des courbatures, mais d’apparition plus rapide et de résolution parfois non-spontanée. Elles sont augmentées par l’appui sur le muscle et les mouvements qui l’étirent. 

Dans le cadre d’une activité sportive, les contractures et les courbatures sont souvent le résultat d’un effort intense et/ou prolongé.

Les blessures musculaires AVEC LESIONS DES FIBRES

Ces blessures sont généralement le résultat d’un étirement excessif du muscle ou d’une sollicitation brutale/échauffement insuffisant. On distingue trois stades de lésions musculaires : l’élongation, la déchirure et la rupture. 

L’élongation

On parle d’élongation lorsque les fibres musculaires sont étirées au-delà de leur élasticité maximale, elles sont détendues et ne retrouvent pas leur longueur initiale. 

Elle se manifeste par une douleur importante pendant une activité physique, calmée au repos. Les amplitudes articulaires ne sont pas ou peu limitées. Dans la plupart des cas, il n’y a pas de perte de force (ou peu prononcée) et pas d’hématome. 

Déchirure

La déchirure est la rupture d’un faisceau musculaire, donc l’allongement des fibres est si important que ces dernières finissent par céder. La déchirure est reconnaissable au bruit ou à la sensation de « CLAC » parfois audible sur l’instant de l’accident ; d’où son deuxième nom : le claquage. 

La douleur est si vive que dans la quasi-totalité des cas elle oblige l’arrêt complet de l’activité sportive en cours. Elle est très localisée, souvent ponctiforme. L’amplitude de vos mouvements est drastiquement réduite, et la perte de force est marquée. La lésion est visible à l’imagerie, et l’hématome l’est parfois à l’œil nu. Il est même fréquent que vous puissiez sentir le creux des fibres rompues au toucher, comme un trou.

La rupture

C’est la blessure musculaire la plus grave ! Elle correspond à la rupture de la totalité du corps musculaire ou de la jonction entre le muscle. En plus des mauvaises conditions d’entraînement décrites précédemment, elle peut être favorisée par certaines maladies ou la prise de médicaments fragilisant les tendons, muscles et autres tissus tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens AINS, les corticoïdes... 

La douleur, dite « syncopale », peut entraîner une perte de connaissance. L’utilisation du membre atteint après la rupture est impossible, il arrive que la rupture soit visuelle avec le corps musculaire qui se rétracte en « boule » vers les attaches intactes. 

Comment agir face à une lésion musculaire :

Si vous soupçonnez l’une de ces 3 blessures, ces quelques gestes à mettre en place le plus rapidement possible après l’accident aideront à arrêter le saignement des fibres abimées : 

  • Glacer pour stopper le saignement : nous recommandons d’appliquer du gel cryo arnica et de bomber pardessus avec une bombe de froid. L’efficacité du froid durera plus longtemps qu’une simple bombe de froid et ce sera plus rapide à effectuer que d’appliquer de la glace
  • Appliquer une compression très forte du muscle atteint pendant 20 min, avec du strapp par exemple (fait office de garrot)

Par la suite il faudra :

  • Appliquer une compression plus légère pour favoriser la cicatrisation 
  • Élever le membre touché lorsque vous le pouvez pour drainer l’hématome le plus vite possible. 
  • Même si la douleur est normalement suffisamment élevée pour vous arrêter dans votre activité, vous ne devez surtout pas essayer de continuer ou de tester votre muscle pour « voir si ça tient », cela risquerait d’aggraver la situation ! 
  • Ne massez pas la zone et ce pendant plusieurs jours, cela reviendrait à titiller une plaie. Attendez que cela cicatrise.
  • Pour les mêmes raisons, n’appliquez pas de chaud pendant plusieurs jours.

Attention aux anti-inflammatoires !!

Face à la douleur que provoquent ces blessures, beaucoup ont recours aux médicaments et notamment aux anti-inflammatoires pour se soulager. Attention, ils sont à utiliser avec beaucoup de précautions !! Comme leur nom l’indique, les anti-inflammatoires viennent lutter contre l’inflammation qui suit une blessure. 

En dehors de la douleur et de l’inconfort qu’elle entraîne, l’inflammation est un processus mis en place par le corps pour permettre la guérison des tissus. Même si cela soulage la douleur, la prise d’anti-inflammatoire de manière régulière ou prolongée va contre la guérison et a des conséquences sur le long terme. En plus de ralentir votre rétablissement, les substances contenues dans ces médicaments dégradent les tissus articulaires, ligamentaires, tendineux et même osseux. Une consommation trop importante favorise donc les blessures et l’apparition de certaines pathologies de vieillissement des tissus (comme l’arthrose par exemple). 

Julie Pasquali
Ostéopathe à Versailles
Cabinet du siècle

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