Périostite tibiale et ostéopathie

22 Nov 2022 Julie Pasquali - Ostéopathe Sport

Des douleurs de tibia ? Encore plus forte lorsqu’on appui dessus ? Elle vous empêche de marcher ou de courir comme vous le voudriez ? Vous souffrez peut-être de périostite, ou pas… 

Qu'est-ce que la périostite ?

Définition de la périostite

Connue et très appréhendée des friands de course à pied, la périostite est une inflammation du périoste (la couche la plus superficielle de l’os). Cette enveloppe externe de l’os s’inflamme lorsqu’elle est trop sollicitée. 

Les symptômes de la périostite

Le symptôme cardinal de la périostite tibiale sera la douleur. Diffuse le long de votre tibia, plus souvent au niveau du bord interne, elle est ravivée lorsque vous appuyez sur l’os. 

Cette inflammation se développe progressivement : la douleur apparaît lors de vos séances de course à pied dans un premier temps, mais si on ne s’en préoccupe pas, elle peut évoluer jusqu’à vous gêner même pour marcher.   

Des examens complémentaires ? Non.

Même si elle concerne l’os, la périostite est invisible à la radio ! La scintigraphie osseuse permettrait de la visualiser, mais il n’est pas nécessaire de mettre en jeu un examen aussi cher et contraignant alors que la palpation suffit au diagnostic. 

Les causes de la périostite

Certains coureurs développent des périostites après des années de pratique, soudainement alors qu’ils n’avaient jamais eu de soucis. Les causes sont diverses et variées, voici donc une liste des principales origines de cette douleur afin que vous puissiez identifier ce qui a changé dans votre cas. 

Le terrain sur lequel vous courrez

course sur route periostite osteopathe

Lorsque vous courrez, vous subissez une contrainte équivalente à 5 à 8 fois le poids de votre corps à chaque impact de vos pieds au sol. Pour un footing d’1km, on compte en moyenne 800 réceptions pieds contre sol… Je vous laisse imaginer la contrainte que cela représente pour votre appareil locomoteur ! 

Il est connu que courir un sol trop dur va accroître les vibrations et donc amplifier les contraintes. Cependant, il ne faut pas négliger les inconvénients d’un sol trop mou : l’importante traction du muscle postérieur impliquée par le manque d’appui solide peut entraîner une périostite. 

Chaussures non-adaptées à votre foulée ou pied

Les différents types de chaussures de running sont élaborés pour correspondre à la morphologie et aux appuis de chacun, mais aussi aux sols sur lesquels vous pouvez courir. Selon si vous courez sur route ou sur chemin par exemple, les chaussures adéquates ne sont pas les mêmes. Afin de bien les choisir, n’hésitez pas à vous tourner vers un podologue spécialisé qui analysera votre morphologie ainsi que votre foulée pour vous orienter vers le modèle qui vous correspond. 

En effet, les multiples caractéristiques techniques des chaussures de course à pied sont établis pour répartir les contraintes de manière optimale les contraintes lors vos séances. Dans le cas de la périostite, ce sont bien souvent la cadence de course et/ou le drop de la chaussure (la différence d’épaisseur de la semelle entre l’avant pied et le talon) qui seront à adapter pour éviter la sursollicitation.

Une mauvaise alimentation/hydratation

Il est important de savoir que nous pouvons, par le biais de notre alimentation, modifier l’acidité de notre corps. Un terrain acide sera plus propice au développement d’inflammation telle que les périostites, mais aussi les tendinopathies par exemple. Si vous êtes sujets à une quelconque pathologie inflammatoire, vous devriez donc favoriser des aliments alcalinisants pour rééquilibrer le pH de votre organisme. Voici quelques exemples d’aliments acides et alcalinisants : 

alimentation basique pour periostite
  • Aliments acidifiants : sodas, alcool, café, viandes, charcuterie, céréales raffinées (pâtes, pain blanc…), produits laitiers (yaourts, fromage), etc.
  • Aliments basiques/alcalinisants : fruits, légumes, oléagineux (noix, amandes, etc), thé vert, ail, oignons… 

Il ne faut pas confondre le goût d’un aliment et son pouvoir acido-basique : le citron par exemple a un pouvoir alcalinisant sur le corps malgré son goût acide ! 

En plus de l’équilibre acido-basique à respecter, veillez à vous hydrater suffisamment. L’apport en eau est un pilier du bon fonctionnement du corps, s’il en manque il nous le fera comprendre d’une manière ou d’une autre : tendinite, périostite, douleurs musculaires… 

L’intensité excessif des entrainements : le surentrainement

Lors de la reprise d’une activité sportive avec un arrêt long, on a tendance à vouloir reprendre au même niveau qu’avant, mais attention ! C’est souvent dans ces moments là qu’il faut y aller doucement, reprendre progressivement, au risque de se blesser. Une augmentation trop brutale de votre pratique sportive peut être source de blessures telles que la périostite, les tendinopathies ou encore les fractures de fatigue, qui vous reconduiront à un nouvel arrêt. 

Même si certaines choses vous semblent anodines, il ne faut pas négliger la capacité du corps à « accumuler » : privilégiez la régularité puis augmenter la charge quand vous sentez que votre corps est prêt à supporter les traumatismes que vous voulez lui imposer sans risquer une blessure. 

Blocage articulaire

Les tractions trop fortes des muscles sur le tibia peuvent également dues à un blocage mécanique au niveau du pied, de la fibula (péroné), du tibia et des structures environnantes. 

Comment traiter une périostite ?

Si vous souffrez de périostite, il n’y a pas un traitement qui vous permettra de guérir, mais pleins de choses à mettre en œuvre pour en venir à bout. Même si le mental joue beaucoup dans la course à pied, il ne faut pas que votre résistance au mal devienne délétère. 

Voici 12 conseils pour éradiquer votre périostite : 

Le repos relatif

Le mot « repos », grand ennemi des mordus de sport, est à prendre dans la demi-mesure. L’idée est de détecter le problème le plus tôt possible pour éviter l’arrêt complet, contraint par la douleur. Il est préférable de prendre 2 semaines pour se reposer et soigner l’origine du problème plutôt que de laisser l’inflammation se développer, ce qui a terme risque de vous empêcher de courir pendant plusieurs mois. 

L’analyse de votre foulée

Un podologue ou autre spécialiste pourra, sur un tapis de course, étudiée votre foulée afin de comprendre le déséquilibre à l’origine de vos douleurs. 

Changez vos chaussures si besoin

chaussures coureur periostite

Lorsque vous consultez un podologue pour l’analyse de votre foulée et la réalisation d’un bilan orthopédique, n’oubliez pas d’emmener avec vous chaussures de running. Il sera à même de vous dire si elles conviennent à vos pieds, à votre foulée, mais aussi de voir si elles sont trop usées. 

Massez la zone douloureuse

Le massage permet de drainer l’inflammation, donc même s’il est douloureux, prenez sur vous et massez. Vous pouvez utiliser la technique du rouleau à pâtisserie, mais vos phalanges feront tout aussi bien l’affaire. 

L’alimentation et l’hydratation

Comme détaillé précédemment, de bons apports alimentaires et une hydratation suffisante sont indispensables pour diminuer l’inflammation. Sinon, vous aurez beau masser autant que possible, la périostite ne disparaîtra pas. 

L’argile verte

Appliquez une couche épaisse d’argile sur la zone douloureuse (allez-y généreusement), enrubanner le tout dans du cellophane pour qu’elle ne sèche pas, et laisser poser 3 bonnes heures, le temps d’un bon film. La pose de cataplasmes est idéale pour profiter des vertus anti-inflammatoires de l’argile verte. 

Pour des bienfaits encore plus élevés, vous pouvez ajouter quelques gouttes d’huile essentielles anti-inflammatoire (gaulthérie et arnica par exemple). Par contre attention, il est important de respecter minutieusement les dosages des huiles essentielles

Les vêtements de compression

Comme leur nom l’indique, les vêtements de compression viennent comprimer la zone sur laquelle on les porte. Au niveau du mollet, ils limitent le ballotement des muscles, ce qui diminue la traction des muscles sur le périoste, donc les risques de périostite. Si vous êtes sujets à ce type de douleur, ils vous apporteront un grand confort lors de vos sorties running. 

La kinésithérapie

Votre kiné, grâce à différentes techniques comme les massages, va aider à drainer l’inflammation. Il Quelques séances seront parfois indispensables, notamment dans le cas de périostites installées depuis longtemps. 

L’ostéopathie et la périostite tibiale

douleur tibia coureur Osteopathe versailles

En vous examinant de la tête au pied, votre ostéopathe pourra vérifier vos articulations, muscles et ligaments afin d’identifier l’origine de votre périostite. Grâce à différentes techniques il va travailler sur l’ensemble des structures qui l’influence pour vous soulager au mieux. L’ostéopathe a parfaitement sa place dans la prise en charge de la périostite, autant pour le traitement de sa cause que de ses répercussions. 

Julie Pasquali
Ostéopathe à Versailles
Cabinet du siècle

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